Réunis au Sommet de l’élevage, les éleveurs attendent les réponses de l'État
Éventuel nouveau gouvernement d’un côté, crise sanitaire de l’autre : le sommet de l’élevage, plus grande manifestation du genre en Europe, ouvre ce mardi 7 octobre 2025 à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) dans un contexte d’attentes pour les éleveurs, avec un nombre record d’exposants.
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À cause de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), les bovins seront les grands absents de la trente-quatrième édition du Sommet de l’élevage qui ouvre ses portes demain, le 7 octobre et jusqu’au vendredi 10 octobre. Et sans vaches, pas de concours, alors que le salon devait accueillir cette année le concours national charolais.
Pas de bovins, le concours national charolais annulé
Cela représente 1 300 animaux en moins, selon Benoît Delaloy, le commissaire général du Sommet de l’élevage. Des éleveurs représentants des 24 races bovines seront toutefois présents, assure-t-il. « C’est malheureux pour les éleveurs qui ont renoncé à amener leurs bêtes. Il faut qu’on revoie notre organisation, mais les animaux, ce n’est que la cerise sur le gâteau, cela n’empêchera pas tout le reste », assure Benoît Delaloy.
D’autant que le sommet destiné aux professionnels accueille cette année un nombre record d’exposants, 1770, de 34 pays différents, avec le Maroc à l’honneur. Et les visiteurs pourront découvrir quelque 800 chevaux, moutons et chèvres. Malgré toute, les organisateurs espèrent franchir le cap des 100 000 visiteurs, contre 120 000 en 2024.
Déjà en 2015, le rendez-vous avait eu lieu sans bovins, en raison de la fièvre catarrhale ovine (FCO). En 2024, il avait fait face à une résurgence de MHE (maladie hémorragique épizootique) chez les bovins et de FCO chez les ovins. Il n’avait accueilli que 1 600 animaux, avec un protocole sanitaire strict imposant désinsectisation et prises de sang en amont. Le Premier ministre d’alors, Michel Barnier, s’était déplacé pour annoncer un geste financier de l’État.
L’inconnue politique
La venue de la ministre de l’Agriculture sortante Annie Genevard ou de son éventuel successeur, un temps prévue pour mardi mais sans doute repoussée en raison de la déclaration de politique générale, reste incertaine. Souvent théâtre d’annonces permettant d’apaiser le monde agricole, le Sommet de l’élevage tiendra-t-il ses promesses ?
Dermatose, revenu des agriculteurs ou l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur : « C’est un rendez-vous pour poser toutes les questions et les enjeux, en amont des décisions », a affirmé lors d’une conférence de presse David Chauve, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes (fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles).
Mais « l’instabilité politique fait qu’on ne sait pas si les interlocuteurs qu’on a aujourd’hui, seront encore là demain », regrette Patrick Bénézit, vice-président de la FNSEA, et président de la Fédération nationale bovine (FNB).
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